CHEVAUX : LES COLIQUES EN HIVER
2017/12/18
L’hiver et les saisons froides sont propices aux coliques équines dues aux impactions. La réduction de la consommation d’eau est un facteur de risque important durant ces périodes.
Pourquoi un apport suffisant en eau est-il si important ?
Pour bien fonctionner, le système digestif des chevaux a absolument besoin d’une consommation d’eau quotidienne adéquate. La consommation d’eau d’un cheval de taille moyenne (500kg) devrait être entre 20 et 25 litres par jour. Puisque la ration du cheval comporte en majorité des fourrages secs, c’est la mastication des fibres et la consommation d’eau qui produiront une pâte propice à la digestion.
Le contenu des différents compartiments digestifs chemine dans le tractus digestif, grâce aux mouvements de péristaltisme dans la paroi de l’estomac et des intestins. La teneur en eau du contenu digestif doit donc être suffisante pour que les mouvements péristaltiques puissent le faire avancer sans que des zones de ralentissements se produisent. La durée totale du transit digestif est d’environ 48 à 72 heures.
Lorsque la consommation d’eau est diminuée, certaines portions du petit et du gros intestin sont particulièrement à risque d’impaction. Le contenu impacté est alors constitué d’une masse pâteuse plus ferme que la normale et ce segment intestinal impacté bloque le transit normal dans tout l’intestin.
Les impactions sont une cause très fréquente de colique chez votre cheval. La douleur est provoquée par du gaz qui distend l’intestin et un contenu digestif trop dur. Il y a accumulation dans différents endroits allant de l’estomac jusqu’à la sortie bloquant le transit dans tout l’intestin.
Le défi de l’abreuvement durant les saisons froides !
Divers facteurs sont en cause dans la réduction de la consommation d’eau du cheval en hiver. Les froides températures ambiantes réduisent la perte d’eau par la sudation et le cheval ressent moins la sensation de soif. D’autres parts, certains chevaux n’apprécient pas que leur eau d’abreuvement soit froide et ils réduisent leur consommation volontaire d’eau. Ce facteur est encore plus exacerbé si l’eau des chaudières ou des abreuvoirs gèle en surface durant la nuit ou lors des journées très froides.
Pour les chevaux à l’intérieur, il est important de s’assurer que la buvette fonctionne et a un bon débit d’eau, car il est possible que l’eau gèle à l’intérieur également. Autre facteur important, la buvette ou les seaux doivent demeurer propre (exempt de selles et de foin) pour que les chevaux consomment suffisamment. Ce dernier point est évidemment applicable en toute saison.
Comment optimiser la consommation d’eau ?
Plusieurs stratégies permettent d’éviter une réduction de la consommation quotidienne d’eau. Pour les chevaux qui sont dehors au champ, l’idéal est d’installer un abreuvoir chauffant pour s’assurer que l’eau ne gèlera pas et qu’elle sera toujours à une température adéquate. Il est essentiel de vérifier qu’il y a de l’eau en quantité suffisante, car la neige n’est pas une source qui répond au besoin de votre cheval. Un bloc de sel peut être mis à la disposition des chevaux pour stimuler la soif.
Certains chevaux vont avoir tendance à moins consommer d’eau et être plus sensible aux coliques. Pour ceux-là, il est possible de donner du sel dans la moulée (max 1 cuillère à soupe par jour), de mettre une petite quantité de jus de pomme ou de sirop d’érable dans l’eau pour les stimuler à boire. Il devrait toujours y avoir un seau d’eau normale (sans ajout de saveur de pomme ou érable) en plus du seau d’eau avec des ajouts, car certains sujets refusent de boire une eau à saveur altérée.
Une attention spéciale doit être apportée à la consommation d’eau lors de séjour dans une autre écurie ou sur un site de compétition par exemple. En effet, il n’est pas rare de constater que certains chevaux n’apprécient pas le goût de l’eau en voyage ! En tout temps, il est donc pratique d’avoir un seau d’eau gradué pour monitorer la consommation d’eau des chevaux plus difficiles.
Votre équipe du secteur équin de Clinique Vétérinaire St-Tite